A chacun son Everest !

Chaque année en France, 53 000 femmes sont touchées par le cancer du sein. Parmi ces femmes, on estime que 75% d’entre elles pourront en être guéries. Malgré tout, il reste difficile d’affronter cette épreuve, de supporter les traitements, de retrouver une vie normale et de vivre avec.

Depuis plus de 3 ans, TENA -à travers ODYSSEA- soutient le projet de l’association « A chacun son Everest » en s’engageant à reverser 15 centimes par paquet de la gamme Lights by TENA. Les fonds collectés ont déjà permis à 9 femmes d’être accueillies à Chamonix. Découvrez l’association « A chacun son Everest » et ses séjours plus en détail…

« Je n’y arriverai jamais. » Sylvie Labaye ne s’en étonne plus. Infirmière de formation, elle travaille pour l’association depuis 4 ans, et elle entend cette phrase à chaque séjour à Chamonix, lorsque les femmes qu’elle accompagne entrent dans la salle d’escalade et se retrouvent face à ce mur immense dont le sommet leur semble parfaitement inatteignable. « Et pourtant, elles y arrivent toutes ! Et c’est toujours un moment fabuleux de voir ces femmes réussir cet énorme défi », s’émerveille encore Sylvie.

Christine Janin est la première Française a avoir atteint le toit du monde, le 5 octobre 1990. Alpiniste mais également médecin, elle a fondé son association 4 ans plus tard, avec deux certitudes chevillées au corps : ne peut comprendre l’Everest que celui qui l’a gravi, et ne peut comprendre la maladie que celui qui l’a vécue. Faire son chemin vers la guérison, c’est comme gravir l’Everest.

À chacun son chemin, à chacun son Everest. L’association, qui s’est d’abord concentrée sur les enfants, a ouvert depuis 5 ans sa maison de Chamonix aux femmes en rémission de cancer du sein, pour les aider à « guérir mieux ».

Un accompagnement dans la bienveillance

Les séjours organisés plusieurs fois par an sont tout entiers pensés pour les femmes qui viennent ici pour se réparer, et les équipes sont aux petits soins pour elles. Avec un programme sportif tout d’abord ; des sorties en montagne et de l’escalade. « L’activité physique est très bénéfique, souligne Sylvie, et il est prouvé qu’encadrée, elle peut éviter des récidives du cancer ».
Des activités plus douces, comme le yoga, le qi-cong ou des massages corporels, sont aussi proposées, pour découvrir son corps d’une autre façon et surtout, apprendre à lâcher-prise. Le lâcher-prise, c’est un des enseignements les plus forts que Sonia Stanzer, qui a participé à un séjour en mai 2015, a retenu de son stage. Pompier de métier, elle a toujours eu un grand souci d’exigence. À Chamonix, elle a appris à s’écouter et à prendre soin d’elle. « Avant la maladie, je ne m’occupais jamais de moi, j’étais toujours dans le contrôle. Je ne me laissais jamais aller. Le cancer m’a obligée à voir la vie différemment, à faire attention à de nouveaux signes. »

Lors des activités, les femmes sont accompagnées par des bénévoles et des accompagnants professionnels qui connaissent les problématiques de la maladie. Cécile, guide de montagne, est ainsi parfaitement préparée pour accompagner de façon personnalisée les stagiaires, en faisant attention au bras de l’une d’elles, à l’essoufflement d’une autre. Sonia insiste sur les qualités d’écoute de tout le personnel ; « Je me souviendrai toujours de Marie-Claude, avec qui j’ai beaucoup parlé et qui m’a aidée à m’ouvrir. J’ai compris avec elle qu’il vaut mieux voir les choses positivement, car elles entraînent d’autres choses positives.

Entre challenges et partage d’expérience : émotions à tous les étages

Pendant toute la semaine, une large place est faite au partage d’expérience. Dès le premier soir, chacune est invitée à raconter son histoire et son parcours avec la maladie. D’abord très intimidées, les participantes se dévoilent peu à peu, puis se lâchent vraiment. « Ce premier soir a été bouleversant. J’ai été très touchée par les témoignages des femmes de tous les âges autour de moi. On a remué des choses qui étaient très enfouies. Et surtout, on a toutes découvert qu’on n’était pas seules», raconte Sonia.
Lors des discussions avec la psychologue, tous les sujets sont abordés, sans tabou ; la question de la douleur, de la reconstruction, de la sexualité qui a changé. « Des sujets dont on ne parle jamais d’habitude, car les gens ne peuvent pas comprendre s’ils ne vivent pas ces épreuves. Ici, on est dans le concret et on dédramatise. On a même pu se montrer nos cicatrices. Ce fut un moment très intime et fort. »
Le meilleur souvenir de Sonia ? À la fin du séjour, les stagiaires sont montées par téléphérique en haut de l’aiguille du Midi pour une randonnée dans la neige. « J’étais angoissée, j’avais peur de ne pas tenir physiquement. Là-haut, nous avons décidé de laisser nos peurs. Je me suis mise à jeter des boules de neige qui représentaient mes angoisses. Ces peurs et ces pensées négatives, j’ai décidé de les laisser là-bas. En redescendant, je me suis sentie « nettoyée », comme neuve ».

Vers une nouvelle vie

Sylvie observe toujours que les participantes repartent avec davantage de confiance en elle, des envies nouvelles, une très belle énergie. 6 mois après, les bénéfices de ce séjour se font encore sentir pour Sonia. « Pendant le stage, on se sent en vie. Juste après, on revient chez soi vraiment plus forte. Ce séjour donne des ailes ! Pour moi, il fut comme un trampoline qui m’a permis de rebondir très haut. »

Aujourd’hui, Sonia sort à nouveau de l’hôpital, pour la première opération de sa reconstruction mammaire. Le séjour à Chamonix avec l’association À chacun son Everest l’a aidée à mieux préparer et vivre cette étape.
« J’en ai parlé avec plusieurs autres femmes qui avaient été opérées. J’ai pu leur poser plein de questions. En ce moment, je souffre à nouveau physiquement, mais grâce au stage, je vois les choses autrement. Je réalise que mon cancer m’a appris des choses sur moi, sur la vie. Et ce séjour en montagne est une merveilleuse expérience, qui permet de démarrer une nouvelle vie. »

Sonia continue à échanger au quotidien avec plusieurs amies qu’elle a rencontrées à Chamonix. L’été prochain, elles ont prévu de se retrouver quelques jours, juste entre elles. « En montagne évidemment! Et on marchera, c’est sûr ! »
En attendant, Sonia vient tout juste de lancer son blog pour raconter son cancer du sein et sa reconstruction mammaire.
N’hésitez pas à lui rendre visite et à commenter ses articles !

Découvrez plus d’informations sur les stages réparateurs organisés par l’association
À chacun son Everest achacunsoneverest-femmes.com

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