MAFATE LA VIE

Temps de lecture : 3 minutes
MAFAT A PAT s’inscrit en tant que support à l’accompagnement des patientes dans cette phase de transition de « la vie après le cancer ». Les objectifs étant d’améliorer la qualité de vie via le sport, mais aussi de s’ouvrir aux relations sociales, d’accéder à un bien-être ainsi que de profiter de la rencontre humaine patients/soignants hors de l’établissement de soin. Tel était en quelques mots le projet MAFAT A PAT lorsqu’il a été présenté à la presse réunionnaise le vendredi 24 avril dernier. Il y avait alors de l’envie, de la passion, de l’émotion dans les yeux d’Isabelle Servant, psychologue à la clinique Sainte-Clotilde et « mère » de cette randonnée au cœur de l’île de la Réunion pour ces femmes touchées dans leur chair par le cancer du sein et leurs soignants de l’établissement dionysien. Ne restait plus qu’à faire ce long et beau chemin jusqu’à Marla au départ du Col des Bœufs le lendemain avant une nuit en gîte et un retour le dimanche par le même sentier. Un moment de partage qui restera gravé dans les mémoires de l’ensemble des participants à cette première «péi » financée par le Groupe Clinifutur et les fonds ODYSSEA. La preuve avec les témoignages recueillis trois jours plus tard au moment de faire le bilan de ce magnifique projet. « C’est une réussite totale. J’ai du mal à revenir dans la réalité quotidienne. Quel bonheur, quelle joie de s’être soutenus sur le chemin en chantant, en riant, ensemble… Cela a été magique », décrit Isabelle Servant, qui a la voix qui … sourit…
Et celle-ci de laisser la parole aux principales actrices de ce MAFAT A PAT. Elisabeth, pour commencer, la capitaine de route, qui, malgré une rechute, a tenu à voir Mafate. « Je suis encore émue. J’ai vu un groupe, j’ai vu la vie, le soutien, la main tendue. Je suis fière de ce chemin parcouru. Je ne me voyais pas ne pas partir. Je suis allée jusqu’à la plaine des Tamarins. Non sans mal. J’étais fébrile. J’ai pris la main de plusieurs personnes dans la descente. Je me disais : tu n’es pas au top, mais tu n’es pas toute seule. Comme dans la maladie. J’ai vu du vert, de l’amour. Cette randonnée a été un vrai cadeau. Je vais me soigner et y retourner. » Coco, assise à ses côtés, aide-soignante, se dit quant à elle « toujours sur un petit nuage », tandis que Roxanna, ancienne patiente, se déclare « très fière de moi car j’étais hésitante. La vie est belle », lâche-t-elle, les larmes aux yeux. Murielle est dans le même état d’esprit. « J’avais besoin de ce challenge car j’avais perdu confiance en moi, en mes capacités. Avec MAFAT A PAT, j’ai renoué avec cette force qui était au fond de moi. Cela a été une bulle d’oxygène avec beaucoup de bienveillance autour de nous, des rires, des sourires et des pleurs aussi. » « C’est une boule d’énergie que je reçois », ajoute Isabelle… Gilles Baumont, oncologue, présent dans la longue file de 40 randonneurs en compagnie d’infirmières, de sages-femmes, d’autres médecins, évoquent quant à lui « des femmes qui sont de grandes aventurières. » Fier également, il parle de Mafate comme d’une « petite épreuve pleine de bonheur » et évoque la « performance physique » des participantes, ravi de « ce rassemblement humain, de ce moment de VIE, de cette grande leçon pour nos vies personnelles. » Son collègue Mickaël Bègue approuve. « Si elles ont mal aux muscles aujourd’hui, c’est tant mieux. C’est du ressenti. Ce fût une expérience riche sur le plan personnel, pour le collectif… et pour mes mollets. » Le mot de la fin, teinté d’humour, pour une époustouflante randonnée.
L. B.