Test Oncotype DX® : une avancée dans la personnalisation des soins du cancer du sein

Test Oncotype : une avancée dans la personnalisation des soins

Un nouveau test, nommé Oncotype DX® et développé par Genomic Health, permet d’évaluer, en cas de cancer du sein, le niveau de mutation des gènes afin de savoir si la chimiothérapie va être utile ou pas au cas par cas. Le Professeur Khayat, chef du service de cancérologie à la Pitié Salpêtrière et Président fondateur de l’Institut National du cancer en France nous a expliqué en quoi consiste ce test.

Dans quel contexte se situe la découverte de ce test ?

genomic-health-1PrKhayat : Aujourd’hui le standard de prise en charge en cas de cancer du sein, est dans la majorité des cas, de faire de la chimiothérapie, en plus de l’intervention du traitement hormonal si les récepteurs hormonaux sont positifs, et de la radiothérapie. Ceci est basé sur une notion purement statistique et pas individuelle ; on sait que cela va augmenter les chances de guérir de ces femmes mais on ne sait pas qui sont les femmes qui en bénéficient réellement.
Or la chimiothérapie par voie veineuse induit des effets secondaires tels que chutes de cheveux, la fatigue, les risques infectieux …etc.
Finalement, on ne sait pas si la chimiothérapie va servir dans tous les cas, mais statistiquement, en la prescrivant, on réduit les risques de rechutes plus tard. C’est donc un investissement pour l’avenir…
Depuis plusieurs années, les cancérologues essaient de trouver des critères, des statistiques, qui permettent de distinguer, parmi les femmes atteintes d’un cancer du sein, celles qui vont réellement bénéficier d’une chimiothérapie lourde, et celles pour qui ça ne sert à rien, à titre individuel.
Ce test s’inscrit dans cette démarche de médecine personnalisée, d’identification à l’avance, de malades pour qui une chimiothérapie va être utile.

Comment s’est passée la recherche ?

Pr Khayat : On a commencé à comprendre, avec la biologie moléculaire, que les cellules, qu’elles soient normales ou cancéreuses, ne sont capables de faire que ce que leur patrimoine génétique leur permettait de faire. On s’est dit qu’en connaissant les gènes, on connaitrait le comportement des cellules, et notamment des cellules cancéreuses. On a alors étudié le patrimoine génétique, c’est à dire l’ensemble des gènes, des cellules cancéreuses, dans tous les cancers, chez l’homme et chez la femme.
Dans le cancer du sein, une équipe a identifié 16 gènes, parmi les 25 000 gènes présents sur les chromosomes des cellules cancéreuses sur les cancers du sein. Ces 16 gènes, lorsqu’ils sont mutés, donc anormaux, entrainent un risque de métastase, donc de mortalité. Par conséquent, on peut trouver dans ce cas un bénéfice à la chimiothérapie.
Pour être sûrs que l’étude de ces 16 gènes est bien faite, on a pris également 5 gènes témoins, non concernés par le processus de métastase.
On obtient donc un test, l’Oncotype DX®, qui consiste à calculer le niveau d’expression, ou d’activité, de 21 gènes présents dans les cellules du cancer du sein, chez chacune des femmes individuellement.
En fonction de la nature des mutations sur ces gènes, le test va établir un score, sur une échelle de 1 à 100, il est généralement compris entre 0 et 60, le Recurrence Score® (score de récidive).genomic-health-2

Comment fonctionne concrètement le test ?

Pr Khayat : Tout d’abord, ce test ne s’adresse qu’aux cancers du sein sensibles aux hormones (majoritaires) avec très peu de ganglions atteints.

Le test donne 3 types de scores:

Au-dessus de 31: Le risque de mourir à 10 ans devient très important. Ces femmes-là vont tirer un bénéfice très important de la chimiothérapie.
Entre 18 et 30 : Cette zone intermédiaire, ou grise, nécessite une relecture du dossier par le clinicien, qui va évaluer au cas par cas.
Inférieur à 18 : On peut éviter de prescrire de la chimiothérapie à ces femmes. Une très belle étude est sortie portant sur plus de 10000 femmes: 1600 ont eu un score inférieur à 10, donc n’ont pas fait de chimio. À plus 99 %, il n’y a pas eu de rechute. Le test est donc très précis avec une marge d’erreur inférieure à 1%.

Ce test a été évalué dans le cadre de ma Fondation AVEC ; nous avons contribué au financement de plus de 300 tests dans plusieurs hôpitaux (Tenon, Saint-Antoine, La Pitié-Salpêtrière et la clinique Hartmann). Le test a été réalisé chez des femmes à qui une chimiothérapie avait été préconisée. On a ainsi évité, grâce à ce test, une chimiothérapie qui aurait été donnée pour rien à 40% d’entre elles.
Cela a évité la chimiothérapie à près d’une femme sur deux, pour qui sur des bases classiques, une chimio aurait du être administrée.

Ce test est-il en cours de démocratisation ?

genomic-health-3Pr Khayat : Le test est en cours de démocratisation… Finalement un financement existe aujourd’hui, mais il faut encore se battre pour qu’il soit remboursé à 100% par l’assurance maladie (aux Etats-Unis, il est remboursé depuis 2006 à 100% par les assurances).
Ce test est en cours de duplication pour d’autres cancers : Oui ces nouveaux outils génomiques sont en développement permanent. Un test similaire pour le cancer du sein non invasif (CCIS) mais également pour le cancer de la prostate ou le cancer du côlon sont disponibles.

Pour en savoir, plus rendez-vous sur www.montraitement-cancerdusein.fr

Cet article est sponsorisé par Genomic Health, Inc.

Laissez un commentaire